Volume 4, numéro 4
Evolution vitale de l'enseignement à
distance
Au moment de clore son quatrième
volume, et avant d'introduire les textes qui composent ce numéro,
D&S s'interroge dans son éditorial sur l'évolution vitale de
l'enseignement à distance en tant que tel et comme objet de
recherche, notamment depuis la création de la revue. Une certaine
apathie scientifique et éditoriale est constatée, contrastant avec
la multiplication des réalisations en formation à distance, avec le
dynamisme des expérimentations et avec la (petite) vitesse de
croisière acquise dans plusieurs de ses sous-secteurs. Impossible,
par conséquent, de ne pas s'interroger sur les raisons de
l'actuelle paralysie théorique, et, corrélativement, sur les moyens
d'y remédier. Trois indices sont successivement proposés puis
développés, dont voici quelques extraits et repères :
Premier indice : alors que la formation à distance s'est toujours
présentée comme un sous-secteur de la formation, l'on voit
aujourd'hui son périmètre et ses frontières commencer à subir de
sérieuses contestations.
Deuxième indice : sous l'autorité tutélaire de Lê Thanh Khoî,
d'Otto Peters et de quelques autres, la formation à distance a
longtemps été considérée et gérée comme le lieu d'une
industrialisation « classique », de type taylorien. (…) Or,
aujourd'hui que le taylorisme est (dit-on) à l'agonie, la question
se pose de savoir selon quel(s) modèle(s) la formation à distance
peut s'organiser. Il ne suffit pas de proclamer, en effet, que nous
serions entrés dans l'ère du postindustriel, de la société de la
connaissance et du capitalisme cognitif, pour y voir clair dans les
mutations actuelles.
Troisième indice : les supports matériels et, avec eux, les
situations de communication changent considérablement. Lors de la
récente réunion de notre comité éditorial, plusieurs de ses membres
ont évoqué les systèmes collaboratifs, comme Wikipédia, les
plates-formes de peer to peer et Google, chacun à leur manière
porteurs de tendances inédites, auxquelles la formation à distance
n'échappe pas davantage que les autres secteurs.
Comme elles sont loin, les années 1980 et 1990, où, héritière de
l'enseignement par correspondance, la formation à distance se
contentait d'acheminer des programmes, par câble, ondes
hertziennes, satellite et télématique ! Le problème est que nos
raisonnements et schémas sont encore ceux de ces années-là.
L'hypothèse de la crise mérite certainement d'être corroborée.
Mais, pour l'interroger et la valider éventuellement, il faut se
demander parallèlement comment penser à nouveaux frais ce secteur
en mutation. Ou, plus exactement, comment penser les mutations de
ce secteur.
Cette question est prioritaire à Distances et savoirs. Et
l'on en verra, sinon la preuve, du moins une illustration dans ce
numéro. Ce n'est pas forcer le trait, en effet, que de signaler
qu'en s'intéressant aux dimensions de l'espace et du temps, les
sept contributions qui y figurent cherchent, d'une certaine
manière, à introduire ou à renouveler une pensée anthropologique de
la distance en formation.
Éditorial - M. Vidal, M.
Grandbastien, P. Moeglin
Articles
- Apprendre en présence et à distance. Une définition des
dispositifs hybrides - B. Charlier, N. Deschryver, D. Peraya
- Perceptions about time and learning. Researching the student
experience - M. Thorpe
- Conditions didactiques de la transformation d'une liste de
diffusion en outil collaboratif - S. Simonian, J. Ravestein, J.
Audran
- Dispositif FOAD dédié à un public de formation tout au long de
la vie. Spécificités et éléments de réponse en termes de médiation
- C. Riolacci, M. Pichat
Témoignages
- Rôle du coordinateur dans un dispositif d'apprentissage
collaboratif à distance Entretiens et débats - B. Coulibaly
- Recherche sur l'innovation en éducation. Les repères des
sciences de l'information et de la communication - E. Fichez
- Innovation et revue scientifique. Avant d'ouvrir le cinquième
volume de Distances et savoirs… - M. Vidal
Bibliographie, webographie