Pierre Beust, chef de projet campus connectés présente le dispositif

Pierre Beust rappelle le constat établit en 2019 par Frédérique Vidal, alors ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation : une inégalité d’accès à l’enseignement supérieur dans les territoires. Seuls 50% des néo-bacheliers accédaient alors aux études supérieures dans certains départements.

L’idée, c’était que si des jeunes, ou des moins jeunes, ne pouvaient pas aller vers l’enseignement supérieur, c’était l’enseignement supérieur qui devait venir à eux. Notre projet s’est donc construit sur une valorisation de l’offre de formation à distance à l’échelle globale de tous les établissements du supérieur (60 mentions de licences, 180 masters, 17 spécialités de BTS avec le Cned, 7 BTS agricoles, 130 diplômes universitaires, 600 modules professionnels du CNAM, 360 MOOC sur FUN, DAEU …).

La formation à distance suivie au domicile est une formule qui convient bien à ceux qui ont la détermination et la méthode pour réussir. Mais Pierre Beust rappelle que le public auquel s’adresse les campus connectés n’est pas celui-là :

Un des objectifs est de vouloir lutter contre l’autocensure et les inégalités de destins. Pour ceux qui se détourneraient d’un parcours d’études supérieures, l’accompagnement vers la réussite est fondamental. C’est cela qu’on apporte dans les campus connectés.

Dispositif inclusif qui apporte une même solution à des besoins très diversifiés (jeunes néo-bacheliers, sportifs de haut niveau, aidants, reprises d’études, chargés de famille, troubles autistiques …), le dispositif permet de ramener des jeunes à l’idée que la réussite est possible et qu’elle peut, par exemple, se prolonger par une poursuite sur un campus traditionnel. En attendant, le jeune reste dans son territoire, il s’y investit et s’y développe.

Un tiers des étudiants accueillis au sein des campus connecté choisissent de suivre une formation en BTS. Le Cned, opérateur public principal pour ce qui est des formations de BTS, est aussi un acteur national majeur de la formation à distance. Il contribue de manière importante à l’offre de formation globale à distance sur laquelle s’appuient les campus connectés. Pierre Beust rappelle également que dans la convention signée avec le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, le Cned octroie aux étudiants des campus connectés une remise de 20% sur le montant des inscriptions. Un coup de pouce supplémentaire pour ces jeunes étudiants.

C’était important de conclure un partenariat avec le Cned car nos objectifs sont convergents. Au-delà des BTS, le Cned accompagne des établissements universitaires publics dans l’ingénierie de la formation à distance et participe de la diffusion des bonnes pratiques, ce à quoi nous sommes également très attentifs.

Aujourd’hui, la labellisation « campus connecté » est close. De nombreux chantiers sont encore menés sur des points aussi variés que la protection de la marque « campus connecté », la formation des tuteurs, la communication sur le dispositif, l’animation du réseau…

Une évaluation à 3 ans des campus connectés commencera bientôt, accompagnée par la Caisse des dépôts et consignations, afin de caractériser finement les contextes de réussite des campus connectés, de comprendre les configurations territoriales et partenariales qui déterminent une bonne trajectoire de développement.

Nous serons ensuite mieux à même de penser de futures campagnes de labellisation.